Introduction

La pollution liée au numérique équivaut à 4% de la part des émissions de gaz à effet de serre, selon l’ADEME (Agence pour le développement durable et la transition écologique). Ce qui représente 2 fois les émissions produites par les transports aériens dans le monde. Le point de non-retour n’est pas encore atteint pour autant.  

Le numérique responsable, aussi appelé « Green IT » (anglais) revendique un usage moins énergivore et plus sobre du numérique. 

Dans “faire du numérique responsable”, il y a RESPONSABLE : 

Le numérique responsable s’installe dans le sens d’une démarche d’amélioration permanente, en visant à améliorer l’empreinte sociale et écologique du numérique. La sensibilisation au numérique responsable, c’est le propre de chacun et chaque entité de prendre sa part de responsabilité sur des enjeux environnementaux de demain. Il s’agit de prendre conscience et d’agir plus que de redorer sa communication RSE. Ça commence par la manière dont on s’équipe technologiquement, la recherche de nos connexions et réseaux internet, l’usage de supports externes ou encore la redéfinition de gestes quotidiens, des “éco-gestes”, qui petit à petit participent à changer la donne. En résumé, voici nos règles d’or pour faire du numérique responsable ! Un coaching proposé par Management Digital Conseil pour se sensibiliser et sensibiliser son entourage au numérique responsable. Suivez le guide !

Guide du numérique responsable : TOP 4 des actions à mettre en place urgemment

  1. Allonger la durée de vie de ses appareils
  2. Re-définir ses besoins
  3. Adopter des éco-gestes : une question d’optimisation
  4. La data : secteur le plus énergivore
  5. Conclusion

Allonger la durée de vie de ses appareils

Comment allonger la durée de vie de ses appareils ?

Réparer plutôt que jeter

C’est pas Versailles ici ! Nos parents nous ont bassiné toute une vie pour nous formater à éteindre la lumière en quittant une pièce… Ce qui semble évident pour l’électricité, c’est tout autant du numérique. Le mode veille est seulement efficace sur les êtres humains, mais énergivore sur du matériel digital. Pour le numérique éco-responsable, on pense donc à bien éteindre (débrancher dans l’idéal) tout le matériel inutilisé : écran, chargeur, ordinateur portable ou non, scanner et imprimante, mais également la box internet et tout type de périphérique. 

Tout en prenant les plus grandes précautions pour éviter la casse (coque de protection, housse, mises à jour sécurisées…) on pense à recycler son matériel usagé. Une astuce toute simple pour garantir la plus longue durée de vie à ses appareils est de les nettoyer régulièrement, tant les conduits d’extraction pouvant s’encombrer que les grilles de protection des composants électroniques.

Si les constructeurs préconisent une durée de vie des supports de 3 ans en moyenne, l’automatisme à avoir en cas de panne, est de ramener ses appareils dans des lieux appropriés, de les faire recycler ou de les reconditionner avant de projeter un nouvel achat. Heureusement, de nombreuses initiatives prises par l’UE visent à faire émerger un critère de “durabilité” pour lutter contre cette obsolescence programmée. 

De la même manière, des entreprises d’e-commerce en ligne proposent des matériaux reconditionnés de grande qualité, recommandés par les notes d’utilisateurs. 

Faire bonne impression

La sensibilisation au numérique digital va plus loin que le simple choix et l’entretien d’appareils, on limite ses impressions papier par exemple. Entre le coût du papier, l’encre et la dépense énergétique nécessaire à une impression, il est dans notre intérêt de questionner sa nécessité. Une impression évitable, c’est un poids en moins dans l’atmosphère.  

Si toutefois celles-ci sont inévitables, voici quelques éco-gestes à adopter absolument pour minimiser vos impressions :

  • Diminuer les sauts de page et les marges 
  • Réduire la taille de la police  
  • Les polices les plus économiques en encre sont Ecofont et Garamond. 
  • Privilégier plusieurs pages par feuille. 
  • Impressions en mode brouillon et en noir et blanc recommandées.
  • Choisir le mode recto-verso.

Re-définir ses besoins

Re-définir ses besoins

Avant de projeter un achat numérique, le préalable est de connaître son besoin réel. C’est-à-dire, ai-je réellement besoin du dernier Ipad pour quelques dessins graphiques, en plus de mon MacBookPro, de ma Apple Watch et mes Airpods connectés ? Vaste question philosophique avec laquelle jouent les constructeurs : Quid de l’envie VS du besoin ? 

Connaître son besoin permet d’éviter tout suréquipement superflu et/ou de renouveler plus que de raison son matériel numérique. Le numérique est un outil exceptionnel dont on peut faire un usage conscient et qui ne doit pas avoir vocation à suivre un effet de mode… Quelle est l’utilisation concrète que je vais faire de tel matériel ? Vais-je réellement mettre chaque jour à contribution, mes capacités de graphiste, ai-je besoin de tant de mémoire sur un disque dur ? Etc. 

Connaître ses besoins, c’est aussi mieux conscientiser sa pratique du web. Non, le web n’est pas gratuit et immatériel, il y a derrière son invisibilisation, des bâtiments de stockages cloud, des usines de fabrication et d’extraction de minéraux rares ou encore des milliards de kilomètres de câbles de réseaux pour transiter les informations en ligne… Dans une exigence d’UI toujours plus grande, la volonté de voir se charger une page en moins de 3 secondes n’est pas sans conséquence. Certains ateliers de formation vous en diront plus.

Pensons alors à re-définir ses besoins dans l’instant-T, un petit geste, qui répété et démultiplié peut faire toute la différence. C’est réfléchir avant d’agir, notamment avant de requêter sur le géant Google, de rédiger un mail ou un SMS pour quelques mots. Et optimiser ses échanges. 

Adopter des éco-gestes : une question d’optimisation

10 éco-gestes numériques à adopter absolument

10 éco-gestes numériques à adopter absolument

Il existe de nombreux guides du numérique responsable à suivre pour se responsabiliser, des formations à suivre, des livres à lire, en théorie, mais pour faire du numérique éco-responsable, il n’y a pas de secret. Rien ne vaut quelques actions concrètes avec un résultat réel. L’ADEME, l’INR et des Entreprises Numériques responsables préconisent quelques recommandations qui font office d’une Charte Numérique pour l’avenir.

  • Dans la lignée du guide pour faire du numérique responsable, on supprime régulièrement l’historique et les données de navigation.

L’acceptation fréquente de Cookies sans même prendre le temps de lire les conditions générales ne doit pas se soustraire à l’observation attentive et ponctuelle des données réellement conservées lorsque vous fermez vos fenêtres. Qu’est-ce qui reste quand moi, je pars ? 

Commençons par éviter toute donnée intrusive grâce à un bloqueur de publicités de type AdblockPlus ou UBlock Origin. 

  • Pensons à déplacer, quand c’est possible (et sans en abuser) des fichiers inutiles sur des dépôts de Cloud (Google Drive par exemple) plutôt que les stocker sur des appareils. 
  • Trier et vider régulièrement les fichiers les plus lourds stockés sur ses équipements : Dossier de téléchargements et corbeille inclus. 
  • Alléger et compresser les fichiers. Utiliser par exemple des fichiers ZIP, ils permettent de gagner de la place et d’alléger leur transfert.
  • Exploiter son système d’exploitation

Toujours dans le but de limiter sa consommation d’énergie, on exploite au maximum toutes les actions proposées en ligne par son navigateur (et que trop souvent on ignore…) : utiliser son historique plutôt que de faire une nouvelle requête, minimiser ses requêtes, limiter l’ouverture importante d’onglets et de fenêtres ouverts, utiliser les dossiers de favoris et/ou marques-pages, etc. C’est éviter de sur-solliciter les moteurs de recherche.

Google Chrome actualise par exemple en permanence  vos données en ligne, vos mots de passe, la gestion de vos comptes… à votre compte Google/Gmail, sur n’importe quel support. C’est ici même qu’il faut aller puiser, pour trier et supprimer les données inutiles.  

  • Limitez sa consommation de contenus. Non, contrairement au business model des influenceurs qui produisent des contenus sur les réseaux sociaux, le contenu, lui, n’est pas illimité. 

D’ailleurs le maître dans l’art de la surconsommation est la vidéo, de vous, en visioconférences ou d’influenceurs à l’autre bout du monde. Au cours de navigations sur les applis, une tendance a émergé (une tendance enrichie par les algorithmes des médias sociaux) celle de sur-consommer des vidéos récréatives, dont nous n’éxprimions pas le besoin. Ainsi, il y a toute une éducation à (re)faire autour de ces pratiques énergivores, à commencer par une prise de conscience.

  • Privilégions par exemple le streaming audio (Podcasts, musiques…) plutôt que la vidéo pour limiter les dépenses énergétiques du visionnage de vidéos.  

Quand c’est possible, on met de côté la webcam dans les visio-conférences aux hautes bandes passantes et on privilégie les traditionnels “Call” ou audio-conférences. 

  • Arrêter le “pilotage automatique” mental. Penser à chaque action que vous réalisez en ligne comme une action consciente vers le développement durable. Plutôt que de télécharger automatiquement TOUTES les pièces joints de chaque e-mail, ne prenez que celle que vous aurez à modifier. On ajoute à sa liste une signature de mail pré-enregistrée et éco-responsable.  
  • S’investir et en savoir plus. L’INR (Institut du Numérique Responsable) think-tank crée en 2018 pour informer et former le plus grand nombre aux enjeux environnementaux du Numérique Responsable propose des formations en ligne dans cette optique. Par exemple, il délivre un MOOC composé de 14 modules de 30 minutes chacun sur la sensibilisation au numérique, soit 4h30 de programme gratuit en ligne (en version courte) Il aspire à devenir un porte-voie de la transformation digitale “responsable”. 
  • Optimiser TOUTE sa navigation sur le web.

Les actions éco-responsable peuvent aller encore plus loin en fonction de vos utilisations. Par exemple, si vous travaillez dans le domaine du digital, notre contenu vous aidera à adopter des techniques d’éco-conception dans la réalisation de projets digitaux en tout genre.

La data : secteur le plus énergivore

La data : secteur le plus énergivore

Florissante pour les entreprises des Big DATA mondiales, la donnée utilisateur, vaut de l’Or sur le web. Ses milliards de données sont dérobées, échangées, vendues et surtout marketées… Mais à quel prix ? 

Dans l’optique de limiter sa production d’énergie en ligne, on peut mettre en place certains automatismes, en utilisant toutefois les “nuages” pour y stocker les données inévitables. On opte notamment pour limiter ses flux de données, en choisissant des résolutions et tailles les plus basses possibles pour ses documents, images ou vidéos. À choisir, on privilégie un mode de stockage local plutôt que ALL Cloud. On désactive les transferts automatiques, entre les services en ligne et votre téléphone et/ou supports. On pense aussi à mutualiser les types de supports. 

Le meilleur moyen de faire des économies d’énergie est de favoriser l’usage de logiciels libres de droits pour que chacun puisse accéder aux documents. Cette action va dans le sens du partage qu’on appelle les Humanités Numériques, afin de se servir de web à sa juste valeur, comme d’une vaste plateforme d’échanges et non comme un détracteur du climat.

Conclusion

L’ère du numérique immatériel est bel est bien terminée, aujourd’hui de nombreuses initiatives ont permis de mettre en lumière la réalité derrière un clic, un mail ou ce qu’engendre le Cloud sur l’environnement. Selon l’ADEME, la fabrication d’équipements numériques est responsable de 3⁄4 des émissions CO2. Le reste concerne le fonctionnement des infrastructures d’Internet, des terminaux de réseaux fixes et mobiles, ou encore le stockage et transport des données !
Dans ce contexte, nous sommes tenus d’agir. Non pour régler le problème, mais au moins pour en limiter les effets et pour voir l’avenir d’un œil serein.

En nutrition, un corps sain est un corps à l’écoute de ses besoins et conscient des produits qu’il consomme et qui lui offrent de l’énergie. Et bien, sur le web, la consommation devrait en être de même. À partir de ces petites actions responsables, des actions répétées, qui mises bout à bout participent à désengorger les logiques du web, on sera à même d’évoluer vers le nouveau digital responsable.

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